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Val-d’Oise. Handicapée après une erreur médicale à la clinique Claude-Bernard d’Ermont :Nathalie, 55 ans, s’est retrouvée paraplégique à la suite d’une erreur d’injection d’un médecin anesthésiste de la clinique Claude-Bernard, à Ermont (Val-d’Oise).

16/07/2018
Val-d’Oise. Handicapée après une erreur médicale à la clinique Claude-Bernard d’Ermont :Nathalie, 55 ans, s’est retrouvée paraplégique à la suite d’une erreur d’injection d’un médecin anesthésiste de la clinique Claude-Bernard, à Ermont (Val-d’Oise).
Nathalie est aujourd’hui paraplégique à la suite d’une erreur d’injection d’un médecin anesthésiste de la clinique Claude-Bernard, à Ermont (Val-d’Oise). (©La Gazette du Val-d’Oise)

Nathalie est aujourd’hui paraplégique à la suite d’une erreur d’injection d’un médecin anesthésiste de la clinique Claude-Bernard, à Ermont (Val-d’Oise). (©La Gazette du Val-d’Oise)

Accrochées sur le mur de sa chambre d’hôpital à Garches (Hauts-de-Seine), les photographies de son dernier voyage en Namibie.

C’est dur de les regarder parce qu’à l’époque je pouvais encore marcher. Aujourd’hui je ne me vois plus voyager comme avant », soupire Nathalie Schenkel en se frottant les jambes, assise dans son fauteuil roulant.

À la suite d’une erreur médicale d’un anesthésiste de la clinique Claude-Bernard à Ermont, (Val-d’Oise), Nathalie 55 ans, grand-mère de deux petits garçons de 5 et 8 ans, est aujourd’hui paralysée des membres inférieurs.

Il m’a volé ma vie. Il a falli me tuer. J’attends que le docteur L. soit condamné pour ce qu’il m’a fait », lâche-t-elle dans une colère froide au sujet du praticien.

Elle a décidé de l’attaquer en justice pour violences et blessures involontaires. L’anesthésiste risque dix ans de prison. 

L’anesthésiste se trompe de seringue

Férue de sport, ayant déjà réalisé plusieurs semi-marathons, cette habitante de Vauréal s’était fixé un nouveau défi, faire un marathon. Pour cela, la joggeuse, qui souffre de légères incontinences d’effort, décide de se faire poser des bandelettes urinaires. « Une intervention chirurgicale bénigne », déplore Philippe, son mari, qui devait se réaliser en ambulatoire le 11 janvier.

Mais l’opération vire au drame lorsque le médecin anesthésiste se trompe de seringue et injecte à la patiente une forte dose d’un produit antibiotique, de la gentamicine, à la place du produit anesthésiant.

Six jours dans le coma 

En état épileptique, Nathalie est conduite en urgence en réanimation au centre hospitalier d’Argenteuil.

Un infirmier m’a raconté que lorsque je suis arrivée, le chef de service pensait que j’allais mourir. »

Les médecins réussissent à sauver la patiente qui est toutefois plongée dans un profond coma. Au bout de six jours d’angoisse, Nathalie finit par se réveiller. Et la sentence est terrible.

« Je ne voyais pas bien, j’étais sourde »

Je ne voyais pas bien et j’étais sourde. Mes jambes étaient inertes. Je ne comprenais pas pourquoi je n’arrivais pas à bouger. Petit à petit j’ai su que j’étais paraplégique. »

Si pendant plusieurs semaines cette sportive dans l’âme garde espoir, « j’étais persuadée que mes jambes allaient bouger », elle est contrainte de se rendre à l’évidence.

 Je suis paralysée à partir du bassin et je vais être comme ça toute ma vie. Ce n’est plus mon corps, du moins plus celui que je connaissais. Aujourd’hui, je suis dépendante des autres et je le serai tout le temps. »

Douleurs neuropathiques

Un profond mal psychologique mais également physique. Nathalie étant victime de violentes douleurs neuropathiques provoquées par des lésions nerveuses.

 Je ressens comme des décharges électriques très violentes dans le ventre, dans le dos et dans les jambes. Aucun médicament ne peut me soulager. »

« Je tiens le coup pour ma famille » 

Cinq mois après sa sortie du coma, si sa vue est revenue, Nathalie souffre toujours d’importants problèmes d’audition mais également de diction.

À l’hôpital de Garches (Hauts-de-Seine), où elle a été admise en janvier, ses journées sont rythmées par des séances de kinésithérapie et de musculation. « C’est dur, je suis fatiguée », souffle-telle. Avant de se rendre à son rendez-vous avec son psychologue, elle avoue être frappée par des moments de désespoir en s’imaginant vieillir ainsi. « Je tiens le coup pour ma famille, ils ont déjà tellement souffert. Leur vie, aussi, a basculé. »

Contrairement à celle de l’anesthésiste responsable de son état. « Lui, pendant ce temps, il vit sa vie tranquille et le pire c’est qu’il continue à pratiquer. Ce n’est pas normal ! »

« Il m’a retiré tous les plaisirs de ma vie »

Le médecin n’ayant pas été mis à pied à la suite de l’incident, la direction de la clinique Capio Claude-Bernard a toutefois indiqué avoir « diligenté une enquête interne pour faire la lumière sur les premiers éléments connus et prendra toutes les mesures utiles et nécessaires ».

Alors qu’un collège d’experts a été désigné dans le cadre de ce dossier, le couple a décidé de porter plainte au pénal mais également devant le Conseil de l’ordre des médecins contre le praticien par la voix de leur avocate, Me Blandine Heurton. 

La responsabilité de l’anesthésiste est engagée, assure le conseil. Nous ne croyons pas en la version des faits du médecin qui évoque une erreur du personnel soignant en place ce jour-là. »

Contacté, l’avocat du praticien n’a pas souhaité s’exprimer.

Il n’a eu aucun geste envers moi depuis l’opération qui me prouverait qu’il regrette, même pas un mot. Je n’attends pas d’excuses, il n’en fera pas. Je veux que tout le monde sache qu’il a failli me tuer en me faisant une anesthésie », conclut Nathalie avant d’évoquer sa crainte de l’avenir.

« Ça fait peur. Il m’a retiré tous les plaisirs de ma vie. Je ne sais pas ce que je vais faire maintenant. »

GAZETTE DU VAL D'OISE - JUIN 2018

La responsabilité de l’anesthésiste est engagée, assure le conseil. Nous ne croyons pas en la version des faits du médecin qui évoque une erreur du personnel soignant en place ce jour-là. »

Contacté, l’avocat du praticien n’a pas souhaité s’exprimer.

Il n’a eu aucun geste envers moi depuis l’opération qui me prouverait qu’il regrette, même pas un mot. Je n’attends pas d’excuses, il n’en fera pas. Je veux que tout le monde sache qu’il a failli me tuer en me faisant une anesthésie », conclut Nathalie avant d’évoquer sa crainte de l’avenir.

« Ça fait peur. Il m’a retiré tous les plaisirs de ma vie. Je ne sais pas ce que je vais faire maintenant. »

GAZETTE DU VAL D'OISE - JUIN 2018

GAZETTE DU VAL D'OISE - JUIN 2018

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